Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Profil

  • Lina Carmen
  • Auteur avant tout pour la jeunesse, mon roman "L'émeraude oubliée : l'évasion", tome 1 sort en juin 2014, avec les éditions La Bourdonnaye. Les deux autres tomes suivront fin 2014 et en 2015. J'écris aussi pour les adultes avec deux autres roman
  • Auteur avant tout pour la jeunesse, mon roman "L'émeraude oubliée : l'évasion", tome 1 sort en juin 2014, avec les éditions La Bourdonnaye. Les deux autres tomes suivront fin 2014 et en 2015. J'écris aussi pour les adultes avec deux autres roman

Rechercher

Catégories

/ / /

Ma fascination pour l’univers m’avait amené à voyager à bord de l’Orion, aux confins de l’espace. Mon enthousiasme pour cette expédition scientifique avait occulté le danger de ce périple galactique. Comme je regrettais maintenant mon manque de méfiance ! Depuis que nous avions atteint les glaces galactiques, tout allait de travers. Mon vif désir de percer les mystères de cette partie de l’univers dénuée d’énergie, n’était toujours pas assouvi. Nous nagions dans l’ignorance la plus complète.

A vrai dire, c’était assez étrange. Nous planions dans le vide, le néant, sans aucune luminosité. Aucune petite étoile blafarde pour éclairer l’habitacle de notre vaisseau ! Depuis que nous nous étions engouffrés dans cette mélasse noire, tous les moteurs s’étaient arrêtés. Alfred avait bien examiné chaque partie de l’Orion, mais ce mécanicien de génie n’y comprenait rien, lui non plus. Tout était en parfait état de fonctionnement et pourtant… rien ne fonctionnait.

Qu’est-ce que tout cela signifiait ? Le temps s’écoulait encore plus lentement que dans notre galaxie. Impossible d’évaluer le nombre de journées terriennes que nous avions passé depuis l’incident. J’imaginais que de nombreux mois s’étaient succédés. Mes compagnons perdaient espoir, Alfred surtout, qui vidait nos réserves d’alcool à grande vitesse. D’ailleurs, je craignais fortement pour leur santé mentale. Quant à moi, je m’étais installé dans une rêverie coutumière, celle qui m’avait toujours évité de succomber à la folie.

Je rêvais donc à un jardin paisible auréolé de lumière, quand Lisa remarqua une lueur dans le noir du cosmos.

« Regardez ! dit-elle. Il y a une lumière, là-bas ! »

Parcouru d’un grand frisson d’espoir, nous nous sommes tous agglutinés contre la paroi vitrée.

— Mais oui ! s’écria Alfred, il y a une lumière ! Tu as vu ça Tim ? me demanda t-il avec une lueur de folie.

— Oui, j’ai vu. C’est étrange.

— Mais qu’est-ce que ça peut bien être ? demanda notre dernier compagnon, Shivan.

Nous n’en savions absolument rien. Mais après cette longue attente monotone, ce rayonnement apportait un divertissement inespéré. Et qui sait, peut-être un espoir de retour chez nous.

«On dirait qu’elle s’approche remarqua Lisa. »

En effet, la lueur grossissait à vu d’œil. Dans peu de temps, nous saurions  ce qui nous attend : délivrance ou anéantissement ?

Le temps s’écoula dans le silence angoissant de l’attente de la découverte.

— Je crois que c’est un vaisseau, commenta Shivan.

— Ami ou ennemi ? gloussa Alfred, hésitant entre les pleurs et le fou rire.

— Mais… c’est un vaisseau terrien ! s’exclama Lisa au moment où je me faisais silencieusement la même réflexion. Ils viennent nous chercher !

Nous n’avions pas la possibilité de communiquer avec eux. Nous avons donc repris notre interminable attente.

Le vaisseau se rapprocha si près de nous que, grâce à son éclairage intérieur, nous pûmes distinguer ses occupants. Nous restions bouche bé. En face de nous, se profilait nos sosies. Quel était donc ce mirage ? Etait-ce un effet des glaces galactiques à l’image des déserts terriens ? Nous avions l’impression de nous observer dans un immense miroir. Le sentiment d’une hallucination s’évapora rapidement quand nous entendîmes dans nos têtes ma propre voix :

« Terriens, vous vous êtes égarés dans notre monde. Votre présence affecte le bon fonctionnement de notre univers. Nous aimerions que vous regagniez votre galaxie. »

Mes trois compagnons me fixèrent intensément. Je leur fis comprendre que je n’étais pas le porteur de ces paroles.

— Nous sommes plutôt en mauvaise posture, aucune commande ne fonctionnent, nous ne pouvons pas bouger.

— Cette situation est délicate. Il faut absolument que vous quittiez notre univers.

— Puis-je me permettre une petite question ? Qui êtes-vous ? Où plutôt, qu’est ce que vous êtes ? Vous ne pouvez pas être nous…

— Nous avons pris votre forme afin de communiquer avec vous. Notre univers ne se situe pas au même niveau que le vôtre. Il nous a été assez délicat de parvenir à votre état matériel. Notre monde est invisible à vos yeux, mais votre influence est palpable. Depuis votre arrivé, de nombreux bouleversements ont eu lieu, tuant nombre d’entre nous.

— J’en suis désolé, dis-je sincèrement. Nous n’avions pas imaginé créer tant de troubles. Mais nous ne demandons qu’à rentrer chez nous. Pouvez-vous nous aider à retrouver l’usage de notre vaisseau ?

— D’après nos savants votre vaisseau redémarrera quand vous serez dans votre univers. Nous allons vous arrimer et vous éloigner de notre espace.

Ainsi, la bonne vielle méthode de la tractation nous permit de retrouver nos étoiles. Quelle joie de revoir les lumières de l’univers ! Enfin, de notre univers… Nous n’avions pas apporté de données scientifiques des glaces galactiques mais nous avions appris l’essentiel : cette noirceur dans l’infini intersidéral cachait en fait un autre univers. Pourrions-nous un jour le voir ?

Partager cette page
Repost0